Marie Mahn

Marie Mahn

05/2006 - Plaisir des sens ne dure qu'un instant...

Qu'est-ce qui motive mon corps à être attiré par la passion d'un autre corps ? Pourquoi brûle-t-il ainsi d'un désir aussi fort ? Le plaisir à travers l'autre, le désir de contenter l'autre.


Et pourquoi toi ? Et pas une autre ?


Mon corps est au diapason de l'échos de ton corps. Mes sens se réveillent à ton approche. Je ne suis qu'une vibration sensuelle à tes côtés.

Tu es mon intime conviction, mon désir le plus flou, mon ego le plus prononcé, la lumière universelle de ma vie, la chaleur qui brûle mes sens...


Je suis comme la vierge qui a peur de découvrir le plaisir charnel, tu troubles ma raison et me transporte dans une sphère où seule la tempête des sensations n'existe. Tu as la faculté de me rendre heureuse par ta simple présence. Un sourire de toi me ravage. Un mot doux me renverse. L'effleurement de ta peau sur la mienne me chavire. A tes côtés, je pars à la dérive tel un bateau sans gouvernail qui vogue au gré du vent. Tu es la tempête qui ravive tous mes désirs les plus fous.


Tu es à mes côtés. Ton corps est quasiment plaqué au mur de la chambre, je t'interdis de te retourner et de me faire face. Tu lèves les bras pour mieux te caler contre le mur. Tu prends une position de soumission. Tu n'as pas besoin de me dire ce que je sais déjà. Tu as envie et moi aussi. Je ne demande qu'à te renverser le corps comme tu m'as renversée la tête !


Je décide d'éteindre la lumière. Je me laisse guider par le son de ta respiration profonde. Je m'approche et me colle à toi. Ton parfum naturel me fait presque défaillir. J'hume alors ton corps... Je suis obligée de reprendre mon souffle pour ne pas sombrer dans l'alcool de ton eau de toilette. Je suis enivrée au point de ne plus contrôler mes pulsions. Tu te laisses dominer, tu réclames même de l'être ce soir et pour la première fois. Je ne pourrais de toute façon pas résister à tant de plaisirs partagés. Bien sûr, tu n'as pas peur car tu as une grande confiance en moi. Tu sais à quel point je te respecte et à quel point, je souhaite assouvir tes désirs. Tu n'as pas besoin de me dire ce que tu aimes, je sais tant de choses de toi sans même avoir besoin de le demander. Tes sens ont déjà tout avoué aux miens. Leur complicité leur permet de nous laisser en paix et de nous taire. Je laisse parler mes mains sur ton corps de braise. Mes mains connaissent toutes tes zones érogènes. Tu frémis de plaisir et j'aime te faire attendre. Ton désir n'en est que plus stimulé.


Ton front est posé sur le papier-peint. Mon corps enveloppe et malaxe le tien. Tes bras sont toujours surélevés et mes mains viennent rejoindre les tiennes. Elles se serrent tendrement. Mon visage caresse ta joue droite de part et d'autre. Tu tournes la tête légèrement afin de mieux me présenter ta joue. Parfois, je me perds dans ta chevelure avec pour seul repaire tes petits gémissements de plaisir. J'étouffe les miens dans tes cheveux que je mords.


De mes doigts d'experts, j'effectue la découpe de ta silhouette à travers tes habits. Tu as pris soin de ne pas porter de sous-vêtements ce soir et j'apprécie d'être ainsi en contact direct avec la chaleur de ta peau. Je me suis attardée un long moment au creux de ton cou, mon visage remonte doucement sur ta joue droite. Mon corps entier est en feu au contact du tien.


Un joyaux vient de m'être offert et je me dois d'en prendre le plus grand soin. Je l'apprends par cœur en le visualisant dans ma tête et en le caressant sans relâche. Il m'est offert pour la nuit et après, à tout jamais, il retournera dans son étui de velours noir. A tout jamais, il sera inaccessible mais ce soir, je le détiens, je le porte et l'apprécie au point de le faire briller de milles feux. Il n'aura jamais plus l'occasion de reluire autant. Seule la cohésion de nos deux entités ici réunies nous permettra cette telle fusion.


Mon visage caresse sans cesse la joue qui est à ma portée. Je vais et je viens entre elle et ta chevelure décoiffée. Je croque dans tes cheveux à défaut de croquer dans la chair tendre. Une main hésitante sur le haut de ton jean, l'autre plus sûre d'elle bien qu'intimidée se faufile sous le coton rouge de ton tee-short. Je découvre la douceur de ta peau. Je suis aux anges. Pareille beauté des sens ne m'avait à ce point rendue désirable et savante. Ma main droite découvre les petites rondeurs et la fermeté de ton ventre... Tu es si fine que je pourrais faire le tour de ton corps avec mes bras.


Je pétrie ton ventre sans relâche. Je pourrais passer des heures à le modeler de mes mains, je deviendrais alors l'artisan de ton plaisir. J'apprends chaque partie de ton corps avant d'ôter le tee-short qui moulait les petits seins que je t'envie. Mes mains découvrent chacune des parcelles de ton corps et s'en imprègnent. J'ai envie de te mordre de plaisir, je me contente de serrer les dents.


Nos joues se frôlent de nouveau et tu te laisses chavirer sur moi. Tu failles de te laisser tomber sur moi, je te retiens. Tes fesses se collent à moi et tu prends de nouveau appui sur le mur. Je t'enlace si fort que tu ne peux prendre d'autre initiative que de me décoiffer. Tu agrippes mes cheveux comme on agrippe une poignée de secours. Un mouvement de va et vient s'effectue, tu tangues et je te retiens entre mes cuisses.


Je me recule, tu suis alors ma destination. Le lit est à deux pas en arrière, je les fais discrètement, tu me suis. Je me laisse choir sur le lit, encore debout devant moi, mes mains t'indiquent la direction et t'empêchent de tomber de tout ton poids. Délicatement, tu t'assieds alors sur moi. Je décide d'ôter le coton qui recouvre ton torse afin de laisser reposer ma tête sur ton dos. Mon visage entier est à ton service. Ton dos est explorée de long en large par mes joues, mon nez, mes cheveux et mes oreilles. Parfois mes longs cils s'amusent à te chatouiller. Comme tu aimes cela, je réitère jusqu'à te faire frissonner. Pendant ce temps, mes mains explorent tes seins. On dirait qu'ils sont fait pour elles. Ils pointent aussitôt comme par reconnaissance. La dureté de tes mamelons m'électrise tout le corps. Tes fesses sur mon os pubien ajoutent à la tension vibratoire de mon corps. Tu effectues de légers mouvements de bassin qui réveillent alors mes désirs sexuels pendant que je suce délicatement ton dos. Mes mains se positionnent sous tes fesses pour te soulever légèrement. Tu en profites pour déboutonner ton pantalon et commencer à le retirer. Le mien est si fin que je sens presque ta peau sur la mienne. Je ne garde cependant pas très longtemps ce tissu qui nous séparait. La sensation de tes cuisses posées sur les miennes me rend quasiment hystérique. Je n'en deviens que plus attentive à tes désirs les plus inavouables ; je deviens plus précise et je m'applique de plus en plus. Je te sens frémir parfois à la limite de sombrer dans la folie douce. Tu résistes, trop attentive à la découverte des spasmes de ton corps. Tu es aux premières loges et tu ne voudrais ne rien louper des petits plaisirs que t'apporte le rapprochement sensuel de nos deux corps. Ces deux-là vibrent au même diapason. Comme s'ils se retrouvaient après des années d'absence, ils savent comment se comporter l'un avec l'autre. Ils vivent cette découverte de l'autre comme des retrouvailles.


Tes cuisses fraîches sur les miennes m'excitent. Mes mains frôlent alors celles-ci afin de les réchauffer quelque peu. Cela n'a pour effet que de te rendre davantage soumise à mes caresses. Tu ne résistes plus, tu te laisses littéralement tomber sur moi. Je te retiens puis nous laisse tomber en arrière sur le lit qui n'attendait que notre étreinte. Du bord du lit, je nous remonte un peu et nous positionne en plein milieu. Nos râles sont à la hauteur de l'éveil de nos sensations. Nous sommes en plein apothéose. Jamais la découverte et l'union de deux corps n'auront été si extatiques.


Nos corps s'échauffent et rendent nos corps de plus en plus moites. Telle une fleur perlée par la rosée du matin, tu es posée sur moi et je te butine. Ton corps, tel un roseau, forme alors un arc de cercle. Tu te cramponnes tant bien que mal de plus en plus. Tes mains cherchent les draps afin de les froisser de plaisir. Tes secousses épileptiques semblent de plus en plus fréquentes. Je me retiens de plus en plus pour te faire jouir par sensation de manque de stimulations de tes zones les plus érogènes. Ta respiration s'accélère de plus en plus et semble parfois difficile. Tu sembles agoniser. Je te laisse un instant de répit mais tes mains cherchent aussitôt les miennes afin que je ne m'arrête pas. Elles me dirigent alors vers le bas de ton ventre qui est à la fois ferme et moelleux. Je feins de résister à la tentation de ton sexe chaud mais très vite j'accepte de céder à la tentation et glisse mon index entre tes lèvres ouvertes. Elles n'attendaient que moi et m'avaient frayées un chemin parsemé de dentelle rouge. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la même douceur, la même couleur, les mêmes sensations de fraîcheur et de chaleur à la fois. Tu es reine en mon palais. Je te désire et te contente, soumise aux moindres de tes gémissements. Je reste à l'écoute de tes moindres soupirs d'aise et me laisse ainsi guider par le souffle de tes désirs inassouvis. Nos corps ne forment plus qu'un, tu épouses parfaitement mes formes. Je sens une forte sensation d'extase monter en moi, tes témoignages de plaisirs deviennent de plus en plus imposants et explicites à mes tympans car à la limite du cri. Quelques légers mouvements de mon bassin sur tes fesses nous permettent alors de partir dans une extase au-delà de nos espérances respectives. Une jouissance venue d'une autre galaxie, qui nous a prise quasiment au dépourvu. Nos cris entremêlés, nous ne savions plus quelles cordes vocales avaient été les plus puissantes. En tout cas, les sensations furent conjuguées à merveille et ainsi décuplées. La pression retombée, tu t'es laissée choir contre moi. Nous nous sommes naturellement couchées sur le côté, recroquevillées tel le bébé dans le ventre de sa mère, puis enchevêtrées. Nous ne formions plus qu'une seule masse corporelle. Je t'enveloppe une dernière fois de mes bras protecteurs. Nous reprenons nos souffles respectifs; petite à petit, nous réapprenons à nous délier afin de retrouver nos corps respectifs.


La symphonie de nos corps réunis aura été parfaite ! Jamais aucune femme ne t'aura choyée comme je l'ai fait. Jamais aucune autre femme ne m'aura fait éprouver autant de plaisir charnel tout en restant inactive. Ton corps me manque déjà.

 

Je t'aime. Jamais je ne te blesserai, jamais je ne te ferai de mal. Toujours, je suis là pour t'aimer d'un amour fort, sincère, réciproque et platonique. Mais ce soir, nous sommes si proches que nous ne pouvons résister à la tentation de l'acte charnel. Ce soir, nous transgressons les règles de l'amitié.

Cela ne remettra rien en question entre nous. Nous nous rhabillerons, nous ne rallumerons pas la lumière, je m'éclipserai discrètement dans le salon en attendant que tu partes. Tu rassembleras tes affaires et tu t'éclipseras sans un mot, sur la pointe des pieds. J'attendrai ton départ pour retourner dans ma chambre et me coucher. Avec pour seule compagne, le souvenir de cette nuit torride entre deux êtres qui s'aiment et sont sur la même longueur d'onde.


Demain soir, nous nous rappellerons comme d'habitude pour faire le point de notre journée. Nous nous abstiendrons de parler de nous et de notre nuit torride. Comme si rien ne s'était vraiment passé; en revanche, nos corps seront encore engourdis et se rappellerons à notre bon souvenir. Ils réclameront des rappels mais notre raison, une fois de plus, nous ramènera à elle.


Nous nous aimons trop pour nous détruire. Trop pour nous rabaisser à une vie quotidienne commune. Nous préférons fuir nos sentiments charnels pour ne laisser place qu'à nos attirances émotionnelles et intellectuelles. Alors, restons amies et soyons fortes, fuyons l'Amour éternel, mon ange.

Marie Mahn, 19/05/2006

 



19/05/2006
0 Poster un commentaire