11/04/2012, Réveil des sens (4/5)
Cela fait déjà une semaine que Mélanie a rencontré Célia. Chaque instant passé ensemble est comme une évidence. C’est comme si elles ne pouvaient plus se séparer, elles passent beaucoup de
temps ensemble et ne le voient pas passer du matin au soir. Elles sont comme scotchées l’une à l’autre tout en conservant une certaine autonomie d’action et de choix. Mais la plupart du temps, elles éprouvent autant l’une que l’autre l’envie et le besoin d’être ensemble.
Mélanie est de plus en plus troublée par la présence de Célia. Elle est sur le point de défaillir chaque fois que Célia s’approche trop prêt d’elle et la laisse ainsi pénétrer son espace vital. La moindre effluve de son parfum naturel ou le moindre frôlement de sa main la font sursauter et frémir de désir pour elle. Malgré cela, Mélanie n’ose toujours pas croire à leur destin commun. Tout au plus, elle le rêve et l’espère mais elle a si peur de l’échec qu’elle préfèrera fuir à la première hésitation ou attitude déplacée de sa dulcinée.
Mélanie brûle de désir pour Célia mais elle donnerait cher pour lui prendre la main et se blottir simplement contre elle. Sa présence l’apaise et la dynamise à la fois, c’est un sentiment doux amer surprenant et inhabituel pour elle. Tout ce qu’elle a toujours souhaité et rêvé serait-il en train de lui arriver ? Non, vraiment, non, elle ne veut surtout pas y croire et préfère rester sur ses gardes, de peur d’être une nouvelle fois déçue.
Pour la première fois de sa vie, Mélanie n’a pas envie de faire le premier pas.
Là encore, elle rêve d’être courtisée à la fois pour se laisser le temps d’éprouver avec intensité la relation mais aussi parce qu’elle a besoin de cela pour reprendre confiance en elle après de nombreux échecs cuisants à son actif. Elle n’est pas sûre que Célia en soit capable d’autant qu’elle n’est même pas sûre que cette dernière soit totalement conquise par elle.
Mélanie a peur d'un décalage entre elles, peur d’aimer sans l’être en retour, peur vraiment d’un nouvel échec qui sonnerait comme un glas qui tombe pour la dernière fois et tomberait telle une guillotine sur une tête trop pleine de douleurs passées. Mélanie est envahie de peurs mais elle fait son possible pour les maîtriser.
Elle prie tant bien que mal tout ce qui est susceptible d’exister autour d’elle, de Dieu à ses Divinités en passant par ses Anges et autres défunts, pour que Célia soit enfin celle qu’elle attendait. Que Célia lui apporte la joie de vivre à deux et de partager avec réciprocité et respect mutuel. Si ce bonheur-là existe, pense-t-elle, s’il porte le nom de Célia, elle sera la femme la plus heureuse de la Planète et elle pourra laisser derrière elle toutes mes douleurs passées.
A suivre (4/4)