17/02/2008 La jeune fille du Jet Set - 2/3
(...) suite 2/3
La porte s'ouvre à toute vitesse et Marianne nous surprend torses-nus. Notre première réaction est de nous cacher sous les draps, ce qui agace notre voyeuse :
- Pas la peine de te cacher, Chloé, je te connais par cœur !
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Quoi, qu'est-ce que je veux, je suis chez moi, je fais ce que je veux…
La porte s'ouvre à toute vitesse et Marianne nous surprend torses-nus. Notre première réaction est de nous cacher sous les draps, ce qui agace notre voyeuse :
- Pas la peine de te cacher, Chloé, je te connais par cœur !
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Quoi, qu'est-ce que je veux, je suis chez moi, je fais ce que je veux…
- S'il te plait, Marianne, tu es dans ma chambre ! Va retrouver Christina, laisse-nous.
- Je pars si je veux…
Elle s'approche du lit et je sens Chloé inquiète :
- Tu as trop bu, Marianne, allez, s'il te plait, retourne dans ta chambre ! Ne m'oblige pas à…
- A quoi ? Tu me chasses, c'est ça ? Ose dire que tu ne m'aimes plus ?
- Ne m'oblige pas à te dire des choses désagréables !
- Vas-y si tu as des choses à me dire, vas-y, je t'écoute !
- Arrête ton cinéma, j'te rappelle que c'est pas moi qui ai rompu… alors n'abuse pas.
- C'est donc ça, tu m'en veux donc tu m'aimes toujours et tu te venges…
- Me venger ? Mais tu divagues, ça n'a rien à voir, tu mélanges tout…
- Je sais ce que je dis… Tu sors avec la première venue pour me faire chier… Tu veux me faire payer de t'avoir trompé avec Sophie ! C'est tout.
- Ne mélange pas tout. Allez, arrête, s'il te plaît…
Je me sens une nouvelle fois de trop. Je rassemble tant que bien mal mes vêtements et tout en cachant mon corps sous les draps, je tente de me rhabiller.
- Je crois que je suis de trop, je vais vous laisser…
- Non, Marie, attends… reste. Ne l'écoute pas.
- Je n'ai pas à m'en mêler, Chloé. Il est préférable que je vous laisse régler vos histoires.
- C'est ça, casse-toi, tu n'as rien à faire chez nous d'abord : tu vois bien que tu es de trop ! m'hurle littéralement Marianne.
Chloé sort précipitamment de notre champ de bataille et je découvre alors, et pour la première fois, la pâleur de son corps nu et ses courbes généreuses. Elle pousse violemment celle qui vient de la blesser mais cette dernière tente de profiter de la situation en l'empoignant :
- Tu m'appartiens, Chloé… Inutile de résister, je sais que tu m'aimes encore !
- Lâche-moi ! Dégage maintenant ! lui crie-t-elle exaspérée tout en la poussant de toutes ses forces. Elle claque la porte derrière elle et la ferme aussitôt à clés. Tout en sautant sur le lit pour me retrouver, presqu'en larmes, elle ajoute avant de se jeter dans mes bras :
- Je n'en peux plus, elle me fatigue…
Je n'ose plus rien dire. Je me contente de la cajoler et l'enlace comme pour la protéger. Elle se détend dans mes bras au point de s'endormir. Je n'ose bouger de peur de la réveiller. Une crampe dans le bras me fait changer de position. Elle ne se réveille pas vraiment mais me marmonne un petit quelque chose d'incompréhensible.
Je ne sais plus ce que je dois faire. Partir et la laisser aux prises avec cette fille folle de jalousie ou rester et la protéger ? Et si cette excentrique avait raison ? Et si Chloé l'aimait toujours ? Et si je n'étais qu'un prétexte ?
Je me sens mal. Je me sens utilisée. Presque souillée. En tout cas, blessée. Je me contente de pousser un grand soupir avant de m'en retrouver moi aussi avec Morphée. Avec elle, au moins, pas de mauvaises surprises.
Je me réveille en sursaut. Il fait jour, je suis seule dans le lit. Je saute dans mes habits et m'aventure hors de la chambre. Aucun bruit, je n'ose appeler. Je trouve la cuisine et m'approche de la table. Je trouve un sachet de viennoiseries et un petit mot. Est-il pour moi ?
Marie, tu dormais si bien, je n'ai pas osé te réveiller. Nous sommes invitées à déjeuner chez ma mère, un repas de famille prévu depuis très longtemps. Je fais mon possible pour être là vers 15h.
Je t'ai laissé des croissants, prends ce que tu veux dans le frigo.
Je t'ai sorti des serviettes éponges dans la s-d-b. Fais comme chez toi.
J'espère que tu seras encore là à mon retour. Je t'embrasse (partout). Chloé
PS : si besoin, prends le trousseau de clés qui est sur la porte.
16h15, toujours personne. J'en ai marre d'attendre. Je décide de partir. Je note juste mon numéro de portable au dos de son message, avec un simple petit « bisous de Marie » que je laisse à mon tour sur la table de la cuisine.
Je ferme leur porte à clés et prends le soin de déposer le trousseau dans leur boîte aux lettres.
Mle Chloé MARTINS et Mle Marianne JOURDAIN
Je sens monter en moi une pointe de jalousie. Je me précipite dans ma voiture et mets la radio à fond. Fun Radio pour me réveiller de ce cauchemar.
Trois jours se sont passés, je suis sans nouvelles de Chloé. Je n'ai pas son téléphone et il serait mal venu de passer chez elle maintenant. Je ne comprends pas ou plutôt trop bien la situation. Je suis déçue. Son ex a eu raison de notre relation… Encore une qui n'avait pas fait son deuil.
C'est samedi soir et je n'ai pas l'intention de retourner dans cette boîte de peur de recroiser Chloé avec Marianne. Je me dis qu'il vaut mieux que je ne m'y rende plus de peur d'être envahie par la colère ou la déception quand le téléphone sonne. Un numéro inconnu s'affiche, je m'empresse de répondre, on ne sait jamais... Mais c'est Anita, la fille qui m'a présentée à ses copines, au Jet Set. Elle prend de mes nouvelles et me propose une soirée spéciale 100% filles organisée par je ne sais qui. Je n'ai pas le cœur aux rencontres, encore sous le choc de la rencontre-rupture d'avec Chloé. Je ne suis pas la fille d'une nuit et cette situation me fait vraiment souffrir. Je ne comprends pas l'attitude de Chloé et, de ce fait, j'ai du mal à la digérer. J'ai le sentiment de m'être faite avoir comme une gamine. Les plans à deux balles, j'en ai ma claque.
Anita me convainc finalement de l'accompagner. Je fais cet effort pour lui faire plaisir. Elle me propose même de venir me chercher alors j'accepte. Pour une fois, je pourrai boire et ainsi oublier cette nouvelle claque affective.
Anita est ponctuelle. Mon interphone sonne à 20 heures précises. Je l'invite à monter un instant.
Elle est méconnaissable, habillée assez sexy et maquillée. Je la trouve plus désirable que le week-end dernier. Il faut dire que je n'avais alors d'yeux que pour Chloé.
Nous arrivons dans une maison avec un grand jardin. Anita m'explique rapidement qu'une de ses copines a décidé d'organiser cette soirée chez ses parents qui sont absents. Elle pouvait inviter qui elle voulait et elle a pensé à moi. Je réalise alors qu'Anita est célibataire mais ne compte pas le rester bien longtemps. Ses sous-entendus me font d'ailleurs comprendre que je ferais une partenaire idéale pour elle. Je fais mine de ne pas comprendre et ne relève surtout pas.
Nous entrons dans une atmosphère enfumée.
Anita me glisse à l'oreille :
- Au moins, dans une soirée privée, tu fais ce que tu veux. Tu peux même fumer !
- Certes…
Il est vrai qu'elle a dû me voir fumer la semaine dernière donc crois me faire plaisir en m'annonçant cela…
Anita me présente aux filles qu'elle connaît. Elle semble chercher quelqu'une du regard et demande à l'une de ses amies, où se trouve la maîtresse des lieux. Je vois arriver dans notre direction la copine de Marianne. Anita s'avance sur elle et lui saute au coup :
- Christina, ma puce, j'te présente Marie !
- Salut.
- On se connaît déjà… J'en connais une qui va être contente de te voir ! me lance-t-elle ironique.
- Je crains le pire.
- Vous vous connaissez déjà ?
- Je t'expliquerai.
- Vas-y, raconte.
Christina ne m'en laisse pas le temps et répond à ma place :
- Bah, c'est elle la nana dont je t'ai parlé !
- C'est-à-dire ? Je peux savoir ce qui se dit sur mon dos ?
- C'est bien toi la nana de Chloé qui est rentrée avec nous samedi dernier !?
- Oui.
- Merde, je ne savais pas, ça craint ! s'insurge Anita.
- C'est quoi le blème ? Vous m'expliquez les filles ?
- Il se trouve que Marianne veut te casser la gueule et qu'elle ne va pas tarder à arriver ! Tu ferais bien de filer maintenant…
- Vous plaisantez ? C'est la meilleure, elle n'est pas gonflée celle-là ; qu'elle vienne, je l'attends !
- Je ne veux pas d'histoires, le plus simple serait que vous partiez. Je t'en prie, Anita, tu comprends…
- Christina a raison, il vaut mieux filer. On peut retourner au Jet Set, si tu veux…
- Bon, c'est bien parce que tu insistes mais franchement, je n'ai rien à me reprocher ! Je n'aime pas filer, je ne suis pas lâche.
- Ne m'en veux pas, Marie, mais vraiment, je ne veux pas d'embrouilles chez mes vieux et je ne peux pas dire à ma copine de ne pas venir, tu comprends…
- C'est bon, t'inquiète. Mais faudra que je mette les choses au clair.
- Ok mais une autre fois, pas chez moi. Désolée les filles.
Nous nous faisons un simple signe en partant. Je suis assez furieuse et en parle à Anita durant le trajet qui nous emmène en boite. Elle me raconte alors que Christina m'en veut parce que j'aurai fait du mal à Chloé. Je n'en crois pas mes oreilles. C'est le monde à l'envers. Je suis le bourreau des cœurs, maintenant ! C'est la meilleure.
Soit disant que je serais partie de chez elle sans un message, sans rien en embarquant les clés. Que je l'aurai plantée après avoir couché avec elle. Que je suis une nana qui couche et qui largue aussitôt. J'hallucine. Je crois rêver. Je suis furieuse.
Je n'ai qu'une envie, me rendre chez Chloé pour m'expliquer avec elle et démêler cet imbroglio. Anita me convainc d'attendre et surtout, arrive par je ne sais quel miracle de me sortir en boite. La colère associée à l'alcool, je me sens partir quelque peu en live. Je finis affalée sur une banquette, à attendre Anita qui danse comme une malade avec ses copines de la semaine dernière. Je ne me sens pas bien. Je me sens aigrie, mélancolique, d'un coup. Je me lève, prête à partir. Anita vient vers moi et j'en profite pour lui demander de me raccompagner. Elle ne semble pas décidée à partir si vite. Je crois qu'il va me falloir attendre la fermeture. Je retourne m'asseoir, prête à commencer ma nuit ici.
Un baiser sur la joue et la sensation d'une langue sur mon oreille me sortent de ma léthargie.
- Chloé ?
- Non… me susurre la voix. C'est Anita.
- Ah, excuse-moi, je t'ai prise pour…
- Oui, je sais, pour Chloé. Elle est là, justement, mais faut que je te dise… elle est avec sa nouvelle copine…
- Quoi ? Tu plaisantes ?
- Non, regarde plutôt.
Je n'en reviens pas en la voyant danser un slow sous mes yeux avec une autre. Une semaine seulement auparavant, c'est moi qui étais dans ses bras. Je me demande si je ne suis pas en plein cauchemar mais malheureusement, je ne dors pas. Elle m'observe et semble me narguer avec cette nouvelle fille qui ne ressemble à rien. Je demande une nouvelle fois à Anita de me raccompagner.
- Allez, viens plutôt danser avec moi. Et après, promis, on y va.
- Ai-je le choix ?
Anita me tire par la main jusque sur la piste. Un nouveau slow nous accueille. Le fameux qui nous a unit une semaine auparavant, Chloé et moi. J'ai envie de pleurer. Chloé me saute dessus et me lance, agressive :
- Au fait, tu me rendras mes clés !
- Eh, mais je ne les ai pas, je les ai remise dans votre boîte aux lettres… Chloé, Chloé !
Je ne suis pas sûre qu'elle m'ait entendue, elle ne s'est même pas retournée, elle a filé aux toilettes ; je demande à Anita de m'excuser et pars à la recherche de Chloé. Je l'intercepte une nouvelle fois aux waters.
Elle fait mine de se remaquiller mais lorsque son visage fait face au mien, je découvre avec stupéfaction qu'elle essuie une larme.
- Chloé, ça ne va pas ?
- Laisse-moi ! Tu es mal placée pour me consoler, j'crois…
- Eh ! Mais c'est quoi c't'embrouille ! D'abord toi qui plante dimanche et ne m'appelle pas de la semaine, Christina qui me dit que Marianne veut me faire la tête au carré, Anita qui m'annonce que tu es là avec ta nouvelle copine… Mais c'est quoi ce bordel ?
- Attends, attends… comment aurai-je pu t'appeler, je n'ai même pas ton téléphone, alors que toi, tu pouvais venir chez moi, tu avais les clés. Je t'ai attendu… comme une conne ! Marianne avait raison, …
- Mais arrête ! Je t'ai laissé mon numéro de téléphone au dos de ton message… sur la table de cuisine… Et les clés, je les ai remises dans la boîte à lettres ! Tu n'as rien trouvé ?
- Rien. Je commence à comprendre… Tu sors avec Anita ?
- Bien sûr que non !
- Je t'ai vu avec elle tout à l'heure sur la banquette…
- Mais non, je t'assure, c'est elle qui… Et toi, c'est vrai ce qu'elle m'a dit ?
- Quoi ?
- Cette fille et toi ?
- Qui, Florence ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? C'est ma cousine !
- Qu'elles sont connes toutes ces filles… j'te jure. Alors, si je comprends bien…
Elle ne me laisse pas terminer ma phrase et prend mon visage entre ses mains si douces pour me réanimer de toutes ces émotions fortes. Elle me glisse à l'oreille :
- Tu m'as manqué…
- Toi aussi.
- Allez, viens, allons terminer ce qu'on a commencé la semaine dernière.
- Ah non, pas chez toi !
- T'inquiète, je suis retournée vivre chez mes parents, ce n'était plus possible avec Marianne. Elle va reprendre l'appart avec sa copine.
- Mais…
- Et dire qu'elle a failli faire capoter notre histoire… Heureusement que l'amour est plus fort que tout.
- Mais alors, tu veux qu'on aille chez moi ?
- Non, chez moi.
- Chez tes parents ?
- Pourquoi pas ? J'ai très envie de te présenter…
- Tu plaisantes ?
- Non. Jamais avec mes sentiments.
- Waou. Cette fois-ci, je crois rêver ! J'hésite et ajoute :
- N'allons peut-être pas trop vite, qu'en penses-tu ? On aura tout le temps de rencontrer tes parents…
- T'inquiète, ils sont super cools.
- T'as l'habitude de leur présenter tes amantes ?
- Que tu es bête ! Ils connaissent Marianne, forcément, puisque nous avons vécu ensemble 1 an et demi…
- Et que vous avez diné tous ensemble dimanche dernier… Comme tous les dimanches ?
- Je sens comme une pointe de jalousie dans cette réflexion ! ajoute-t-elle amusée. De toute façon, entre toi et elle, il n'y a pas photo. Je sais que ma mère va t'adorer. Elle n'a jamais aimé Marianne mais la supportait pour me faire plaisir.