Dans les jardins parisiens - 18/07/2001
Des visages blancs,
Délavés par le temps,
Décolorés par les ans,
Ignorent les passants.
Des mains tendues,
Dressées vers le néant.
Des corps nus et perdus,
Attendent le chaland.
Dans les jardins parisiens,
Des errants et des chiens,
Croisent des visages d'anges,
Et autres bustes bien sages.
Princesses redressent la tête,
Devant les touristes ou l'esthète,
Qui, au détour d'une allée,
Se sont approchés pour observer.
Dans ces jardins où n'existe plus le temps,
De belles âmes au cœur de pierre,
Attendent que des corps chauds les serrent,
Puis les réveillent, de leur sang.
Reines de France, de Navarre ou déesses,
Héroïnes mythiques ou romanesques,
Ne défrayent plus la chronique lorsque
Immortalisées, elles montrent leurs fesses.
Dans les jardins aux mille dessins,
Mille reins et mille seins
De femmes farouches,
Acceptent qu'on les touche.
Ces belles au visage pâle,
De bronze ou de marbre,
Ces femmes fatales,
Se dévoilent à nous, sous les arbres.
Marie Mahn,
St Martin le Beau, le 18 juillet 2001