Marie Mahn

Marie Mahn

Été 2013, Un été à la ciboulette

Paris, 11 septembre 2001

Un automne de chagrin, un automne de déchéance, un tournant mondial et personnel.

Une vie à réinventer.

 

 

Je ne crois plus en rien ni personne. Tous sont suspects. Tous capables du pire comme du meilleur. L'être humain dans sa splendeur. Que j'observe le monde ou que j'observe ma vie, je vois la bêtise, la cruauté, le péché (pas si mignon que cela), le besoin de destruction interne, parfois externe… le mal être du monde entier comme de mon monde intérieur. De l'univers au microcosme, il n'y a qu'un pas… ce tout petit pas que tout être vivant est capable de franchir s'il en ressent le besoin ou l'envie voire la folie.

 

Qu'il est facile de survivre mais qu'il est difficile de vivre ! Qu'il est facile de détruire, qu'il est difficile de construire ! Qu'il est facile de choisir la facilité et difficile de choisir la difficulté ! Qu'il est facile de critiquer son voisin (qu'il vive en bas de chez soi, travaille à nos côtés ou vive dans le pays d'à côté), qu'il est difficile de lui reconnaître des qualités et davantage encore de les mettre en avant ! Qu'il est difficile d'aimer… à commencer par soi ! 

 

Qu'il est facile de rester statique, qu'il est difficile de bouger ! Qu'il est facile de ne rien faire quand tout s'agite autour de soi… Qu'il est facile de se taire quand l'inacceptable se produit ! Qu'il est facile de se taire, de regarder et de laisser faire…

 

« Celui qui ne punit pas le mal, l'encourage. » Léonard De Vinci.

 

Qu'il m'est facile de faire renaître mon esprit et si difficile de bouger mon corps. Qu'il m'est facile de vivre intellectuellement et difficile de vivre physiquement.

 

Une partie de moi est morte ce mardi.

 

J'ai suffoqué dans un avion ou dans une tour. J'ai vécu l'horreur de ressentir son dernier souffle. Mon cœur, mon esprit, mon âme, mes poumons, la sensation de mon corps entier a vécu la destruction. Sensations intenses indescriptibles par leurs côtés surréalistes et  insoutenables.

 

Je ne me suis jamais vraiment relevée. Aucune stalle, aucun monument du souvenir n'aura raison de mon mal être. Tween Towers à tout jamais, Rwanda à tout jamais, Ghetto de Varsovie à tout jamais, Oradour-Les-Glanes à tout jamais, Auschwitz à tout jamais, etc… Et j'en oublie, la liste est si longue.

 

Qu'il est difficile de se regarder dans la glace quand son monde va si mal. Comment ne pas culpabiliser ?

 

Il y a ceux qui préfèrent la facilité et se perdent dans la drogue, l'alcool, le mensonge, l'oubli, le pouvoir ou l'argent ! Les imbéciles ignorants mais sensibles culpabilisent sans cesse car ils regardent en face et tentent d'assumer.

 

J'ai tellement honte de ces actes barbares passés et présents à mes côtés. Oui, je culpabilise encore. Je ne trouverais jamais le repos, pas même le jour de ma mort puisque je crois en la réincarnation. Mon âme errera sans cesse en peine, se souviendra instinctivement, avec ou sans esprit. Peu importe, les sensations vécues ou simplement ressenties demeureront indélébiles au fil des ans, au fil des siècles, au fil des vies…

 

Plus rien ne m'importe.

 

Je suis décapitée, anéantie, étouffée, étranglée, poignardée, transpercée d'une épée, empoisonnée, noyée, défenestrée, cyanosée, mort-né,…

 

 

 

 

          Région Lyonnaise, 11 juillet 2004

          Un été de porcelaine, un été à tout partager.

          Je n'ai toujours pas réinventé ma vie…

 

 

Je reprends confiance en moi. J'ai plaisir à vivre mon présent pour rire, partager des émotions et obtenir des satisfactions. Observer un oiseau, sentir une rose dans le jardin, caresser la douceur d'une peau, choyer la personne qui vit à mes côtés et aimer mes animaux de compagnie...

 

Je déteste toujours autant mon passé donc ma mémoire, celles et ceux qui me manquent sans cesse et qu'ils soient vivants, errants ou non réincarnés.

 

Ma lâcheté réclame parfois le luxe de perdre la mémoire. Qu'il est bon d'oublier parfois. Rassurant, allégeant. Alors, ma vieillesse m'apportera-t-elle sur un plateau la maladie d' Elsheimer pour me racheter une virginité avant le grand saut puis le grand retour ? Comme un dernier moment de liberté, une possibilité de revivre avec une âme pure presque d'enfant innocent, comme au bon vieux temps… Ce temps lointain et révolu où les jeunes enfants étaient innocents et pures ! D'ailleurs, une première raison de refuser ma procréation.

 

La vie m'a tellement appris mais la vie m'a tant pris, aussi !

 

Malgré tout, je continue de donner : c'est un acte de survie, un besoin autant qu'une envie. Donner de mon temps, de mon énergie, de mon engagement, de mon soutien à défaut de donner de l'argent.

 

« Ah, si j'étais riche »… mon souhait, ma seule ambition, devenir mécène : soutenir les œuvres méritantes, les artistes débutants de talent… Œuvrer pour l'œuvre, la beauté ou, en un mot, œuvrer par et pour l'Amour ! Tel est mon seul but, mon seul espoir de vie actuellement. Je ne suis motivée que par cela.

 

 

 

          La Planète Terre comme espace protégé, 

          l'Univers comme patrie, 25 août 2013

          Un été de porcelaine, un été à tout partager.

          Je Suis enfin celle que je cherchais... 

 

          L'hémisphère droit cherche toujours son hémisphère gauche pour une harmonisation totale; le chemin à été long et parsemé d'embûches pour se reconnecter avec Soi mais quelle douceur de vivre désormais... Tout est Beau et Lumineux à partir du moment où je Suis reliée à mon Être intérieur et à partir du moment où je me relie à la Source et que l'Unité me traverse... 

<3 

 

 

 



25/10/2005
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