Marie Mahn

Marie Mahn

Roman lesbien "Exit le paradis" de Martine Mounier - édit. KTM

Martine MOUNIER – Exit Le Paradis – éditions KTM / 15 €

 

Si vous n'avez aucune idée du contenu des dialogues écrits sur internet notamment sur les sites de rencontres et, tant qu'à faire, entre lesbiennes…

Si chatter, pour vous ne veut pas dire grand chose ou reste trop abstrait, eh bien, allez faire un petit tour… ? sur internet ? me direz-vous…

Oui, certes, mais vous pouvez aussi vous plonger dans la lecture du roman de Martine MOUNIER, « Exit le Paradis » aux Editions… eh oui, je vous le donne dans le mille, aux éditions… KTM !!! Mes éditions cultes de romans lesbiens, comme vous le savez, et je vous assure, je n'ai aucune commission sur leurs ventes !

Je ne suis pas sponsorisée mais je suis incontestablement séduite par leurs créations tant sur le fond que sur la forme. J'ai d'ailleurs fait en sorte que vous disposiez de leurs cartes postales publicitaires gratuites qui annoncent leurs dernières parutions sur la table de présentation mise à votre disposition dans les locaux de Radio Latitude, donc ici dans l'entrée de nos studios, mais également au comptoir de La Chope, lors des soirées COLORZ … (si vous ne les trouvez pas, vous demandez au Pub, à Jérémy ou à Julie). Pareil pour vous procurer le magazine bi-mensuel lesbien « La 10e muse » et prochainement aussi le : « Lesbia Magazine)… Bon, voilà qui est précisé !

 

Bon… Donc, Exit le Paradis de Martine MOUNIER aux éditions KTM, vous plongera dans l'univers impitoyable d'internet et de ses chats !!!

 

Vous y constaterez que, comme l'estime Pauline, qui se plonge corps et âme dans l'aventure (plutôt âme que corps, d'ailleurs), « le milieu a ses lois » qu'elle accepte mais ne suit pas.

 

Pauline se met à échanger avec Sara qui est une vraie experte du net et du chat et s'exprime de façon très directe et spontanée, avec un certain franc parlé alors que Pauline, plus littéraire, cherche à peaufiner son langage. En effet, Pauline a du mal à se plier aux codes du net et se réfugie derrière les codes et coutumes du langage écrit habituels.

Par exemple, à la place du symbolique « lol » (L-O-L) que lui inscrit Sara pour lui spécifier qu'elle sourit derrière son écran, Pauline s'évertue à inscrire en toute lettre « sourire »…

De même, elle use des majuscules et des ponctuations que Sara a tendance à supprimer pour aller plus vite et aller à l'essentiel. Malgré les deux mondes qui semblent les séparer, elles dialoguent et finissent par devenir accroc de leurs échanges.

Les deux jeunes femmes se racontent leurs vies quotidiennes respectives tout en fantasmant sur l'inconnu que représente l'autre. Ces dial. leur permettent de libérer facilement leurs fantasmes (+ facile qu'en face à face) et développent aussi leur imagination. D'une certaine façon, il me semble que ces dialogues, comme des dialogues intérieurs avec soi-même, peuvent aujourd'hui remplacer le journal intime d'autrefois…, à la différence non négligeable près, que c'est devenu un journal intime interactif !!!

 

Mais ce genre d'activités prouvent surtout que les gens se sentent et sont, au fond, toujours aussi seuls !!! Les modes de rencontres évoluent et se multiplient mais la solitude persiste !!! Je ne suis pas sûre que si ce type de connexion puisse combler un réel manque affectif et amoureux. Et, en tout cas, il ne remplacera jamais une vraie rencontre… (en live !)

 

En tout cas, dans ce roman, le virtuel va-t-il avoir raison de ces deux-là ? La rencontre en face à face va-t-elle avoir lieu ? Comment va se terminer cette histoire très ancrée dans notre temps ! L'amour entre ces deux femmes va-t-il se déclarer et se concrétiser ?

 

Vous le saurez en achetant ce roman lesbien de Martine MOUNIER « Exit le paradis » qui vous coûtera la somme de 15€.

 

Extraits :

Pauline est en couple avec Romain mais rencontre quelques difficultés avec celui-ci et Sara, elle, cherche des dialogues sympas et distrayants sur internet. Et lorsque Sara lui demande de se définir sexuellement et lui demande si elle est bisexuelle, Pauline répond :

« On peut dire ça. Enfin, disons que quand j'aime, j'aime. Parfois, il se trouve que l'âme que j'aime a choisi un corps d'homme et d'autres fois, un corps de femme. »

Quelle jolie définition… Plus jolie que bisexuelle, non ?

 

Page 12 :

- Tiens, t'es là…

jusqu'à :

- Si, si, comme ça je verrai aussi si tu es saine. »

 

Page 32 :

« Sara se glissait dans les failles de ma vie. Elle comblait un manque : celui de la légèreté qui faisait défaut au-dehors. Elle m'offrait des sourires et du rêve. De notre complicité naissante, je ne mesurais ni la part, ni le poids, ni l'impact futur. S'il m'arrivait parfois de ne plus considérer cette histoire en marge de ma vie, je pensais rester lucide. Je savais les raisons qui faisaient le charme et l'attrait de cette liaison. J'adorais cette disponibilité que nous avions l'une pour l'autre pendant des heures. J'aimais la trace que faisaient les mots en nous. Notre mémoire commune s'inventait et se fortifiait chaque jour, elle faisait feu de tout. Chaque manière d'écrire était un signe. Chaque message un souvenir. Le lieu avait ses modalités, l'usage qu'en faisait chaque personne trahissait sa personnalité. Jamais l'expression « lire entre les lignes » n'avait été aussi appropriée. » 

 

Page 104 :

« Le courage ?

Il en faut pour vivre. Pour mourir.

Pour partir. Pour rester.

Qui a le droit de juger celui qui baisse les bras ?

Qui a le droit de condamner celui qui déserte, qui abandonne, parce que le poids est devenu trop lourd, que sa tête est trop vide et son cœur trop plein ?

 Quand les mots se sont perdus, quand ils continuent à se perdre, quand le sens se dérobe, quand la pire des prisons semble être nous-mêmes.

Qui n'a jamais connu l'envie de tout larguer, d'interrompre le cours, de prendre le large, de ne plus donner signe de vie, de disparaître ?

A chacun ses partances. On peut fermer la porte et prendre la voiture, rouler jusqu'à la mer, prendre l'avion, rejoindre un continent, un désert. Peut-être ne choisit-on de mourir que pour aller voir plus loin. » 

 

Page 108 :

(Pauline et Sara ne se sont jamais rencontrées mais échangent des heures sur internet… Sara intervient alors) : 

-         « Dis, si nous pensions aller dormir ?

-         Si seulement je pouvais me réveiller auprès de toi.

-         Imagine-le.

-         Ce serait comment ?

-         Tu dormirais encore, je regarderais ton visage où les premiers rayons du soleil flirteraient…

-         Et ?

-         Je me rapprocherais de toi pour épier les battements de ton cœur dans ta poitrine…

-         Et ?

-         J'irais cueillir ton âme au pays des rêves en caressant de ma bouche ton front, tes sourcils, l'arcade de tes paupières closes, tes joues, ton menton, la commissure de tes lèvres…

-         Et ?

-         J'attendrais que ton souffle s'accélère, que tes lèvres s'entrouvent, que le plaisir s'éveille, que la douceur t'envahisse, que ton ventre bouge…

-         Et après ?

-         Je caresserais longuement patiemment doucement ton corps, tes épaules, ton dos, tes hanches, tes reins, tes seins…

-         Et puis ?

-         Je t'attirerais puissamment contre moi.

-         Et ensuite ?

-         Ensuite il faudrait qu'on se lève pour aller travailler ! »

 

 

 

 

 



14/01/2006
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