Marie Mahn

Marie Mahn

Roman lesbien "Libera me" de Karin Kallmaker - Editions KTM

« Libera me. »

Karin KALLMAKER

 

Faith Catherine FITZGERALD est professeur d'Histoire à l'Université de Chicago et écrivaine (biographie sur des femmes qui ont fait l'Histoire, telle « Aliénor » ou encore « Mathilde »… qu'elle considère en tant que Femme à part entière plutôt que femme de… (rois ou autres hommes influents).

 

  • Eric (frère de Sydney) : Ami très proche essaie de se convaincre qu'elle est amoureuse de lui et que se marier avec lui est la meilleure solution pour sa vie.
  • Son collègue à l'Université : James la convainc de prendre son indépendance vis-à-vis de ses parents en prenant un logement.
  • Michael : son frère infirme (handicapé suite à un incendie qui a eu lieu sur son lieu de travail à la Navy.
  • Meg, sa sœur et son petit-neveu, David : devenue veuve d'un mari juif (rejeté par ses parents très catholiques intégristes : Thomas et … )

·        Les parents croient qu'elle les quitte pour emménager seule telle une trainée ou encore vivre une relation amoureuse avec son ami Eric alors qu'ils ne sont pas mariés; d'après eux, elle va vivre dans le péché !!! Ils sont prêts à la renier…

 

Sydney, avocate et femme politique (future séna « trice »)

Lesbienne et ex-alcoolique

  • Gina : sa secrétaire (lui a déjà faite des avances qu'elle a dû décliner à cause de sa situation professionnelle)
  • Eric : son unique frère, est architecte.

 

Oui, je l'avoue, j'ai mis plusieurs soirs d'affilés à lire les 50 premières pages de ce roman lesbien ! J'ai dû vraiment me battre contre le sommeil pour insister et aller au-delà de ce qui m'endormait…

Allez savoir pourquoi, je n'arrivais même pas à différencier les 2 protagonistes principales : les 2 américaines : Faith Catherine FITZGERALD, l'écrivaine et prof d'Histoire à l'Université de Chicago, et Sydney VAN ALLEN, brillante avocate, femme politique ambitieuse et future sénatrice d'Illinois.

 

Malgré cela, je ne suis pas revenue en arrière et j'ai persisté car, à ce jour, je n'ai JAMAIS été déçue par un roman des éditions KTM alors, malgré son scepticisme des premières pages et en toute confiance, j'ai poursuivi ma lecture ! Et puis, je n'envisageais pas de rester vaincue et de passer à autre chose : je devais aux auditeurs de « Gay Graffiti » une chronique de ce roman, même si, a priori, il ne me plaisait pas et devais le critiquer car, après tout, tous les goûts sont dans la nature !

 

Alors, qu'elle n'a pas été mon agréable surprise de constater que, petit à petit, je me suis complètement intégrée à l'histoire de ces deux femmes dont l'une doit accepter l'inacceptable à ses yeux : à savoir son homosexualité refoulée depuis tant d'année et l'autre, plus libérée mais qui, par ambition professionnelle, a décidé de taire ses pulsions amoureuses afin d'être irréprochable avant de se présenter comme Sénatrice : et donc à jeun d'alcool et de femmes !!!

 

Entre cette femme qui doit sortir de son placard contre vents et marées, qui se bat contre la culpabilité que son homosexualité peut engendrer vis à vis de sa famille ultra-conservatrice et catholique et sa propre croyance en Dieu  ! Et cette femme qui doit peut-être adoucir un peu les angles et mettre un peu en retrait sa vie professionnelle pour sa vie amoureuse…Mais que va-t-il se passer !? Vont-elles réussir à vivre en harmonie avec leurs propres envies et désirs d'Amour !? Vont-elles réussir à se rejoindre !?

 

L'amour aura-t-il raison d'une famille homophobe et d'un électorat peut-être pas si ouvert d'esprit que cela !?

Vous le saurez en lisant ce roman de Karin KALLMAKER « Libera me » !!!

Que vous trouverez chez tout bon libraire et s'il ne l'a pas, commandez-le, il ne vous en coûtera que 16 € vous ne le regretterez vraiment pas !

 


 

Extraits  :

 

P : 48 « Je rêvais (…) De sexe et de Renee, et de mon corps qui était tellement à son écoute qu'elle le faisait chanter sur sa propre partition. »

 

P : 57 : « En traversant la pièce, j'avais conscience que son regard velouté ne me quittait pas. Je répondis au sourire de son image par un autre sourire. Ce n'est que lorsque je fus arrivée à sa hauteur qu'elle se retourna et que je pus la regarder directement dans les yeux. Le reflet m'avait masqué l'accueil chaleureux qui m'attendait dans son regard, et j'eus le vertige quelques secondes. Elle me fixa longtemps avant d'avoir pitié et de me libérer en baissant les yeux vers les flammes.»

 

P : 83 : « qu'est-ce qui clochait chez moi !? Eric représentait tout ce que je pouvais souhaiter, et de tout mon cœur, de toute mon âme, je voulais le désirer. Je rêvais de la vie qu'il pouvait m'offrir.

C'était mon corps, ce traître, qui s'enflammait pour Sydney. Une brûlure puissante qui me faisait me souvenir de chaque instant que j'avais passé avec elle et me demander copmment ce serait de m'allonger à ses côtés, dans un lit, l'embrasser la peau douce de ses cuisses, d'entendre le son de sa voix dans l'extase. »

 

Sur la culpabilité : P : 85/86 : « (…) - Outre la fornication, coucher avec une femme est un péché.

-         Oublie l'Eglise un instant.

Elle prononça ces mots comme s'il s'agissait de la chose la plus simple du monde.

-         Je ne peux pas, dis-je lentement. Je sais que c'est hypocrite, je sais qu'il y a des discordances, je sais que les femmes sont des citoyennes de seconde zone. Je sais quels crimes onté été commis au nom du Christ. Je sais tout cela et ça ne change rien à ce que ma foi m'apporte.

-         Ta foi ou l'Eglise ? Es-tu sûre que ce soit la même chose !? Toutes les Eglises ne me considèrent pas comme une abomination, tu sais. Il existe plusieurs confessions chrétiennes ! 

(…) – Si j'avais eu une fille, j'aurais voulu qu'elle te ressemble (…) Qu'elle sache que la sexualité doit apporter l'extase et que la façon d'y arriver importe moins que la joie que cela te procure et celle que tu offres à ton ou ta partenaire. Au lieu de cela, ma mère, elle, m'a appris qu'une femme se soumet aux désirs de son époux et qu'en échange, elle lui donne des enfants.

 

Je voulais lui demander comment concilier ce que je savais être avec les leçons que ma mère et mon père, les bonnes sœurs et les prêtres, m'avaient inculquées. C'était totalement incompatible. (avec ce que je suis !!!)

 

 

 

 

 

 



14/01/2006
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